La saga mécanique continue

Entre Noël et Nouvel-An, le nouveau moteur a été mis en place mais un axe d'équilibrage avait du mal à entrer dans son palier et le patron du garage a eu la bien mauvaise idée de le retoucher en le meulant. Lors de l'essai routier en ville, nous avons entendu un bruit suspect avec pour conséquence de devoir retourner au garage après qu'il avait réouvert en début d'année. Le cap du Nouvel-An se passa donc l'angoisse avec juste une petite agape avec nos amis Luciano, Gisele et leur fidèle Simon. Lors des investigations pour comprendre ce qui s'était produit un gros morceau de métal tout aplati a été découvert au fond du carter.


Ce qui a été retrouvé au fond du carter

Il s'agissait du palier dans lequel tourne l'axe d'équilibrage. Quel piètre mécano ce patron de garage! Et en s'arrachant le palier a aussi fait des dégâts au bloc. Il n'était donc pas possible de simplement le remplacer, son logement s'étant agrandi et l'axe étant désormais trop petit. Il a fallu ressortir le nouveau moteur et démonter tous les périphériques. Comme le bloc devait probablement, avant cette retouche inappropriée, avoir à la base un défaut, nous avons essayé de faire fonctionner la garantie. Or l'axe d'équilibrage ayant été retouché, ce fut le prétexte pour refuser.
Ce bloc a alors été amené chez un rectifieur disposant de l'outillage pour réaliser un palier sur mesure. En l'inspectant, les employés ont remarqué qu'en plus la fonte était de mauvaise qualité et que les cylindres étaient poreux.


Porosités du bloc

Ils nous ont alors proposé de plutôt réparer l'ancien bloc en le rechemisant alors que le premier rectifieur au mois de décembre nous avait soutenu que ce n'était pas possible. En enlevant les chemises, ils nous ont donné la confirmation que celles posées au Chili étaient droites sans étagement effectué au fond du bloc pour éviter qu'elles ne descendent. Ce qui a été la source de tous les joints de culasse qui ont lâché à répétitions depuis ces travaux mécaniques dans le nord du Chili (cf récit Le mirage d'Antofagasta). Nous en avons vraiment voulu au patron du garage de ne pas nous avoir directement recommandé ce rectifieur. Nous en avions déjà plus que marre de son incompétence, de sa mauvaise organisation, de sa mauvaise foi mais, cette fois, la confiance était vraiment rompue.
Des pièces ont mis du temps à arriver et, après plus de deux semaines d'une énième interminable attente, nous avons pu récupérer notre ancien bloc réparé. Puis, un vendredi à mi-février, après le travail de re-remontage, c'est sous un déluge, quasi biblique, aussi exceptionnel dans la région que le fait que Lucy était prête à sortir du garage pour effectuer des essais routiers, que nous avons pu mettre les roues hors de l'atelier.


Le bas de la ville commence à se transformer en piscine géante!

D'abord direction le magasin où nous attendait depuis des lustres la vitre qui avait été explosée lors du vol en décembre (cf récit Entre bonheur du retour en Argentine et gros malheurs mécaniques). Et dire qu'au moment de la commander, nous nous demandions si elle serait arrivée avant que nous puissions repartir!


Pose de la nouvelle vitre

Le premier jour, tout s'est bien passé, avec le bonheur de passer une nuit dans le van à l'extérieur de la ville au lac Mari Menuco et même entendre la nuit le puma rugir. Les chats aussi étaient heureux de pouvoir resortir dans la nature.


Au bord du lac de Mari Menuco

Le deuxième jour, par contre, Lucy chauffait à partir de 80km/h et en montée. Long week-end de carnaval oblige, nous avons été contraints de patienter jusqu'au mercredi suivant pour retourner au garage dans l'espoir que ce ne soit rien de grave. Néanmoins, nous étions dans le van dans la nature. Comme nous pouvions quand même rouler à vitesse réduite, nous sommes allés au bord du rio Limay. Et Benjamin a pu, comme au lac Mari Menuco, pêcher avec succès.



Au bord du Limay


Un pejerrey, un poisson endémique de Patagonie

Au garage, ils ont changé le thermostat, convaincus que c'était la cause de la surchauffe. En dehors de la ville, à la première montée, la température est un peu montée, sans toutefois atteindre la zone rouge, un épais nuage de fumée s'est dégagé à l'arrière, un bruit affreux a suivi et le moteur s'est arrêté. Nous nous sommes retrouvés en rade, réalisant qu'un gros problème venait de survenir. En téléphonant au patron du garage pour l'avertir de la situation, il nous a dit qu'il allait nous rappeler. Nous attendons toujours son appel.
C'est en camion-plateau que nous avons dû être ramenés en ville, complètement abattus. Le lendemain, à peine remis de nos émotions, nous avons emmené le van à un autre garage. Le moteur y a été démonté et l'ampleur des dégâts constatée. Bloc détruit, un piston en miettes et d'autres pièces en bouillie.


Moteur transformé en soupe de pistons!

Les causes de cette avarie demeurent floues même si d'après le nouveau mécano elle serait due à un radiateur bouché. A se demander s'il n'y a pas eu un sabotage. Nous avons rendez-vous en début de semaine pour discuter de ce qui pourra être entrepris, conscients qu'une nouvelle montagne se dresse devant nous. Il va en falloir de la détermination pour la gravir alors que nous étions sur le point de croire que tout était, enfin, terminé après déjà plus de trois mois passés à Neuquén.



Suite au prochain épisode! Neuquén, Argentine, le 19.02.2024