Direction l'est de l'Argentine
La douane de Mamuil Malal débouche du côté argentin dans le parc national Lanín. La route continue (cf récit précédent Carretera Australe blanche) à dévoiler des vues sur le volcan Lanín au milieu des somptueuses forêts d'araucarias. Sur les 19 espèces recensées, 17 se rencontrent en Océanie. Les deux autres poussent en Amérique du Sud, l'espèce que nous voyons en Patagonie (Araucaria araucana) et la seconde (Araucaria angustifolia) croît en milieu subtropical (nord-est de l'Argentine, Paraguay, sud du Brésil).
Majestueux volcan Lanín (3768 mètres)
Araucarias patagons dans le parc national Lanín
Les journées étaient ensoleillées et les après-midis, quand le vent ne soufflait pas, agréables mais les nuits très froides vu la proximité de la Cordillère. Nous sommes remontés un bout en direction du nord en partie par la route 40. A la Laguna Blanca, un fort joli lac de moyenne montagne, Benjamin a pu pêcher. Nous nous sommes ainsi régalés, de même que Blacky et Cacahuète, de percas, un poisson endémique de Patagonie.
Bivouac à la Laguna blanca
Percas de cette laguna
Puis, en raison des températures négatives la nuit et peu élevées les journées venteuses, c'est avec plein d'images et de souvenirs gravés dans nos mémoires que nous avons décidé de nous diriger vers l'est pour s'éloigner des Andes et perdre de l'altitude. Au bord du rio Limay, dès le premier soir, nous avons senti la différence. Idem à Neuquén, où nous avons rendu visite à nos amis Gise et Luciano.
Le long de la rive du rio Limay
Au lac de barrage de Casa de Piedra, après moult tentatives, nous avons trouvé un lieu de camp pas trop loin du bord de cette retenue mais le niveau de l'eau était élevé, les arbustes de la berge étaient noyés. Impossible dans ces conditions pour Benjamin de s'adonner à sa passion favorite dans ces enchevêtrements.
Embalse Casa de Piedra
Les températures, certes moins froides qu'au pied des Andes mais toutefois fraîches le soir, nous ont incités à faire tourner un peu notre four de voyage, dont nous vous parlerons à l'occasion. La chaleur qui s'en dégage est bienvenue pour réchauffer l'atmosphère du van.
La Cheffe aux fourneaux, à la confection d'empanadas maison
En continuant avec un cap nord-est, les pistes traversent des paysages de "monte" pour laisser progressivement la place à des cultures, principalement de maïs et de soja. Des jours durant, nous avons été entourés par des champs dans des paysages plats. Néanmoins, les haies larges et les nombreux arbres bordant régulièrement les champs rompaient cette monotonie. De même que la multitude d'oiseaux divers y vivant; perruches, fourniers roux, cardinaux et plein d'autres dont nous ne connaissons pas les noms.
Les perruches sont de bonnes architectes
C'est ainsi par des petites pistes, délaissant les grands axes routiers, que nous avons parcouru les provinces de La Pampa, San Luis, Córdoba et Santa Fe, sans remarquer les changements de l'une à l'autre, les paysages champêtres demeurant. Ces derniers ont bien plu aux chats parce que régulièrement il y avait des mulots à chasser.
Arrêt au bord d'un champ
Quand on en entend un des deux rôner, c'est que la chasse a été fructueuse
Au milieu du petit bourg de Las Petacas, une voiture nous a arrêtés et enjoints à la suivre à l'école. C'était une enseignante qui fabrique avec ses élèves une gamme de produits anti-moustiques naturels. Nous sommes repartis les bras chargés de ces derniers qui nous seront bien utiles par la suite.
Avec Mariana et ses élèves pour le projet TPM Las Petacas
Depuis quelques jours, nous voyions beaucoup de figuiers de barbarie mais il faut tant être précautionneux pour les cueillir que nous avions résisté. Jusqu'à un après-midi où les figues nous faisaient trop envie. Séverine s'en est allée les cueillir avec des gants mais ne voyant pas les piquants sur les figues en elles-mêmes les a enlevés. Bien mal lui en a pris! C'est vraiment sournois, les piquants sont minuscules. Pendant une semaine, ça a fait fréquemment ouille dans les mains.
C'est bon mais ça pique!
A la grande ville de Santa Fe que nous avons contourné, nous avons traversé le Paraná, le deuxième plus long fleuve d'Amérique Latine après l'Amazone. Dans cette zone, il est constitué d'un dédale de bras. Les premiers se franchissent par des ponts, le dernier, le plus grand bras, au moyen d'un tunnel qui débouche dans la ville de Paraná située dans la province d'Entre Rios. Le thermomètre affichait quelques degrés en plus et l'air était plus humide. Cette province est aussi essentiellement dédiée à la production agricole et, quelquefois, à proximité de cultures, nous avons été envahis par des nuées de coccinelles qui doivent être utilisées pour lutter contre les nuisibles.
Assaillis par une armada de coccinelles
A mesure de se diriger vers l'est, nous avons été confrontés à des pistes de plus en plus défoncées et très mouillées, de plus en plus boueuses. A maintes reprises, le 4x4 du L300 nous a bien aidés!
Un passage difficile dans la boue
Suite au prochain épisode! Frederico Westphalen, Etat de Rio Grande do Sul, Brésil, le 24.07.2024