Au royaume des capybaras

Nous rêvions de les voir depuis bien longtemps. En 2013, nous ne les avions pas vus et en 2022 non plus. En ce mois de juin 2024, c'est la troisième fois que nous sommes dans le nord-est de l'Argentine. Depuis une bonne semaine nous sommes dans des zones où vit cet herbivore, le plus gros rongeur au monde, à scruter autour de nous pour essayer d'en voir au moins un. Nous avons, certes, vu des traces mais pas la bête. Dans la province d'Entre Rios entre les villes de Concordia et Colón, il y a le parc national El Palmar.


Parc national El Palmar (la palmeraie) bordé par le rio Uruguay faisant dans cette région frontière avec le pays éponyme

Nous nous y sommes rendus en espérant peut-être avoir la chance d'en voir. Quelques kilomètres après l'entrée du parc, un groupe de ces placides rongeurs paissaient tranquillement au bord de la piste.


Nos tous premiers capybaras...


à quelques mètres du bus

Nous les avons observés un bon moment. Nous étions aux anges, enfin nous voyions des capybaras, également appelés cabiais. En espagnol, leur nom est carpincho. En langues tupi, une famille de langues amérindiennes, c'est capivara (comme en portugais), ce qui signifie seigneur des herbes.


Pas farouche


Observable de tout près

Loin d'imaginer la suite de la journée, nous nous sommes dits qu'au moins nous les avions vus. Un peu plus loin, il y avait un autre groupe. Puis, un autre et encore un autre. On n'arrêtait pas d'en voir.


Un des nombreux groupes aperçus


Dans leur environnement

En fait, ils sont quasiment partout dans le parc. Par centaines.



Les chats ont été très intrigués par ces hamsters géants. Blacky a passé l'après-midi collé à la fenêtre et probablement la nuit suivante à rêver de scènes de chasse démentielles.


Avec cette myriade d'individus, nous avons pu les observer dans plein de positions et de situations différentes.



Et voir des jeunes et des petits proches des adultes.



Ceux-ci ont quelques semaines


Celui-là quelques mois

Et certains sortant de leur bain de boue.


Les gros mâles peuvent peser jusqu'à une soixantaine de kilos. L'ordre des rongeurs est très diversifié. Le plus petit d'entre eux est une gerboise de quelques grammes.


Un capybara mâle, reconnaissable à sa protubérance sur le museau, appelée murillo, une glande odorante lui permettant de marquer son territoire

Une scène nous a intrigués. Un caracara, ce rapace sud-américain (cf récit De la province de Neuquén à la frontière chilienne) que nous voyons fréquemment, était posé sur un capybara couché. Cet oiseau étant en partie un fossoyeur, nombre de fois nous en avons vu se nourrir d'un lapin ou d'un renard écrasé, nous avons cru que le capybara était mort mais, en fait, le caracara l'épouillait. Le capybara s'est retourné à plusieurs reprises pour lui donner accès à des zones différentes.


D'autres oiseaux dont des picabueys (Machetornis rixosa) étaient sur les dos des capybaras pour les débarasser de leurs parasites.


Tout le monde est gagnant, les oiseaux mangent et les capybaras ont moins de parasites

Nous avons aussi vu un renard très intéressé par les très jeunes capybaras d'un groupe mais les individus adultes lui ont vite fait comprendre par leurs grognements qu'il n'était pas le bienvenu, que les jeunes étaient protégés.


Le renard a dû poursuivre son chemin

Ce mammifère semi-aquatique aux pattes palmées est un animal social et des membres du groupe font facilement les babysitters pour les autres. Les femelles allaitent aussi d'autres petits que les leurs.

Découvrez les capybaras du parc national El Palmar en vidéo

Nous garderons en mémoire cette journée fantastique.




Suite au prochain épisode! Frederico Westphalen, Etat de Rio Grande do Sul, Brésil, le 03.08.2024