De la province de Neuquén à la frontière chilienne
Après le drame vécu à Neuquén, chef-lieu de la province éponyme, nous avons quitté cette ville en direction des contreforts de la Cordillère des Andes, la plus longue chaîne de montagnes du globe s'étendant du nord au sud de l'Amérique latine. Quand nous pouvions, nous avons délaissé les grands axes au profit de petites routes et de pistes. C'est ainsi que nous avons pu explorer de beaux endroits dans les sierras.
Sierra de Catán Lil
En poursuivant par ces itinéraires à l'écart, dans la nature, nous avons pris la direction du rio Aluminé, à l'ouest de la province. Chemin faisant, nous sommes passés par la côte de Rahué. Une série de lacets serrés après un petit col.
Blacky admire la...
Cuesta de Rahué
Les enchanteresques forêts d'araucarias commencèrent. Arbre, à la longue espérance de vie, plusieurs centaines d'années, qui caractérise ce magnifique bout de province, limitrophe à la région chilienne d'Araucanie. Quel plaisir de ramasser quelques poignées de pignons. C'est toujours aussi bon! Nous sommes restés quelque temps dans cette région, à différents endroits au bord du rio Aluminé, de ses affluents et des lacs des environs.
Rio Aluminé
Lago Pulmari
Lago Pulmari
Benjamin a pu enfin déplier les cannes et attraper de nombreuses truites joliment colorées.
Truites neuquinoises
Nous sommes aussi partis à la découverte d'autres vallées splendides dans les alentours et nous sommes extasiés dans les forêts d'araucarias.
A mi-mars, nos tests PCR faits à Zapala en poche, nous sommes allés à la frontière chilienne de Pino Hachado.
Avant de se rendre à Pino Hachado
Mais, nous n'avons pas pu passer au Chili. La frontière était ouverte du côté argentin mais pas chilien. A cause encore et toujours de ce fichu COVID. Il n'y a en fait que cinq frontières ouvertes entre l'Argentine et le Chili! Deux alternatives s'offraient alors à nous. Se rendre à la seule douane ouverte plus au nord (env. 850 km, à hauteur de Santiago) ou la plus proche ouverte plus au sud (env. 800km). Nous avons eu du mal à nous décider puis opté pour celle au nord (Los Libertadores), en se dépêchant pour que nos PCR soient encore valables une fois là-bas. Cependant, en début de soirée, après avoir pu parcourir à peine 300km, nous nous sommes rendus compte que nous n'y arriverions pas et qu'en plus nous aurions dû redescendre ensuite très au sud pour rejoindre la Patagonie chilienne et la Carretera australe, ce qui était notre but.
Sierras vers Barancas
Au lieu de camp
Dès le lendemain, nous avons rebroussé chemin en s'étant décidé pour la deuxième alternative. A Las Lajas, nous avons rencontré un couple de compatriotes saint-gallois, voyageant également avec un Mitsubishi L300.
Avec Karin et Lars
Puis tranquillement nous avons fait route vers le sud. Nous avons profité pour repasser le long du rio Aluminé.
Rio Aluminé
Plus en aval sur cette belle rivière, il y a la confluence avec le rio Malleo. Cela se situe en territoire Mapuche. C'est un peuple indigène du Chili et de l'Argentine. Longtemps persécuté puis, malheureusement comme à l'instar d'autres peuplades indigènes, "parqués" dans des réserves, souvent hors de leurs territoires originels. Il faut payer une petite participation pour y accéder. L'endroit était magnifique.
Dans les communautés Mapuche
le long du Rio Malleo
Pas très loin, le volcan Lanin (3768m) se dévoile. Volcan emblématique avec son cône de neige éternelle à la frontière argentino-chilienne.
Volcan Lanin
Lago Lolog
Lago Lolog au petit matin
Ensuite, comme alternative à la très touristique Ruta de siete lagos, déjà parcourue lors du tour du monde, nous avons pris une petite piste. Choix judicieux, c'était très beau. Bien que frisquet, les sommets alentours, au réveil, étaient saupoudrés de neige.
Rio Caleufú
Paso Cordoba
Puis, notre itinéraire passait obligatoirement par Bariloche, considérée comme la petite Suisse de l'Argentine (au bord du lac Nahuel Huapi et entouré de montagnes). Traversée rapidement, ville grouillante très (trop!) touristique, frontalière de la province suivante, le Rio Negro. Peu après, nous sommes passés dans une zone avec de grandes étendues de forêts récemment incendiées, à cause de la bêtise humaine.
Forêts carbonisées dans les environs de Bariloche
Caracara au lieu de camp
Petit tour ensuite au parc national Nahuel Huapi dans la section au bord du rio Manso et de ses belles teintes.
Rio Manso
Rio Manso
Après cette escapade le long de la route 40 (ruta 40, particulièrement célèbre en Argentine, traverse l'ouest du pays du nord au sud), nous nous sommes dirigés un peu à l'est en longeant le rio Chubut, changeant à nouveau de province (province du Chubut). Nous avons vu avec plaisir les premiers ñandus de ce voyage, petites autruches sud-américaines.
Comme ils se fondent bien dans le paysage!
Le long de ce rio, les estancias clôturées se succèdent et il n'y a pour ainsi dire aucun accès aux rives. Ceci nous a poussés à demander à une estancia dont le portail était ouvert si nous pouvions aller camper au bord du fleuve. Le propriétaire nous a gentiment indiqué par où il fallait passer. Benjamin a pu pêcher différents poissons.
Au bord du Chubut
Truites fario et arc-en-ciel, percatrucha et perrejey
Bon an, mal an, à fin mars, nous avons atteint Esquel et Trevelin, localités proches en direction de la douane de Futaleufú. Du coup, rebelote, tests PCR.
En direction de la frontière chilienne
Rio Futaleufú
Plus nous avancions sur cette route, plus nous nous demandions, au vu de la taille de cette dernière, s'il y avait un poste frontière plus loin. Celui-ci a fini par faire son apparition et nous nous sommes retrouvés encolonés derrière une série de véhicules. Séverine est alors allée se renseigner sur le déroulement des démarches. Pour apprendre que le passage était limité à 60 personnes. Nous avons commencé à trembler, beaucoup de véhicules étaient devant nous. En plus, comme la douane n'est ouverte que le mardi et le jeudi (dans le sens Argentine-Chili), nos tests n'auraient plus été valables le jeudi. L'attente a été interminable et, finalement, la chance nous a souri de justesse. Nous avons été les numéros 59 et 60! Aves des formalités argentines, une fois que notre tour était venu, vite expédiées par des douaniers sympathiques. Arrivés au poste chilien, nouveau haut-le-coeur lorsque le douanier nous a demandé notre "paso de movilidad", le document qui atteste la reconnaissance des vaccins COVID. C'est trompeur car nous avions déjà enregistré nos vaccins lors du premier essai du passage au Chili à Pino Hachado et reçu par mail la validation de ceux-ci. Mais rien n'est communiqué comme quoi il faut dans un deuxième temps télécharger une dizaine de jours après ce fameux "paso de movilidad" dans la page officielle. Heureusement, nous l'avions reçu et nous avons pu le télécharger avec le douanier. Puis encore un haut-le-coeur lorsque le douanier du SAG (services agro-vétérinaires) n'a pas reconnu le certificat vétérinaire fait en Argentine exprès pour chats car effectué auprès d'un vétérinaire privé. Heureusement, grâce à leur passeport et les vaccins contre la rage plus les titrages faits en Suisse, ça a passé. Nous avons pu enfin entrer au Chili.
Premier lieu de camp au Chili
Suite au prochain épisode! Uspallata, Argentine, le 09.05.2022