Un retour en Suisse imprévu

Lundi 30 octobre, après deux jours pour franchir la frontière, nous étions à nouveau sur sol argentin. Dans l'idée de rejoindre le nord de la Carretera australe au Chili, via le monte argentin et la région de Corcovado que nous connaissons un peu et que nous avons hâte de découvrir davantage, et explorer des endroits à l'écart de cette route mythique. Puis prendre tranquillement le temps de se rendre probablement dans le Grand-Sud. Les agglomérations de Villa La Angustura et Bariloche rapidement passées, nous avons emprunté une petite piste dans l'arrière-pays de cette province de Rio Negro. Les paysages redeviennent arides avec de superbes vues sur les Andes encore enneigées.


En direction de la piste hors des sentiers battus

Tracé en relativement mauvais état et peu balisé. Pas vraiment perdus mais plus sur la piste "principale", nous nous sommes laissés aller à la découverte de cette région grâce aux rivières pour nous aiguiller. Aussi nombreuses que les passages à gué, de très belles surprises ont jalonné le parcours. Rivières poissonneuses, pour notre plus grand plaisir et celui des chats, serpentant dans des contrées isolées et quasiment inhabitées.


Bonheur au milieu de nulle part


Truite arc-en-ciel et saumon de fontaine

Un petit aperçu de cette région

Plus au sud, dans la province du Chubut, nous sommes retournés à des endroits que nous connaissons et apprécions. Bien qu'encore à peine à mi-chemin entre l'équinoxe de printemps et le solstice d'été (nous ne précisons plus austral, le référentiel est maintenant l'hémisphère sud!), la chaleur était bien présente.


Un petit coin apprécié dans le Chubut,


de surcroît, poissonneux

et où nous avons bien rigolé grâce à Blacky.

Chemin faisant, et quelques lieux de camp revisités,


comme celui de Piedra Holdich que les minous adorent,

nous sommes arrivés dans la vallée du Corcovado, nom éponyme de la rivière qui la traverse. Cette région est verte avec de grands arbres et des zones semi-arborées. Les Andes avec une altitude assez basse font moins barrière aux nuages venant du Chili. Cette situation géomorphologique rend cette zone plus arrosée.


Dans la vallée du Corcovado

Dans les hauteurs de la localité de Corcovado, en direction du lago Vintter, d'où sort le célèbre rio Corcovado, la végétation change. En raison de l'altitude et de la chaîne de montagnes la plus longue du globe qui reprend de la hauteur. Nous avons fait halte au lago Vintter, visité il y a près de 10 ans lors du premier voyage. Et nous avons aussi découvert d'autres très beaux lacs dans les environs.


Végétation différente au lago Vintter et le rio Corcovado


Un des petits lacs découverts

Ravis de tous ces agréables moments entre lacs et montagnes, et avec deux morilles trouvées, les premières en Patagonie, nous avons pris la direction de la douane de Palena. Tout excités de se rendre au Chili dans de nouveaux coins et avec une Lucy qui semblait enfin bien rouler. Ce n'est pas peu dire! C'est une petite douane, peu fréquentée. De nos expériences passées, cela facilite le passage, se muant souvent en discussions avec les douaniers. Cette fois-ci, ce fut différent. Le responsable des douaniers argentins, certes sympathique, a voulu voir de nombreux rangements dans le van et nous a posé moult questions. Et du côté chilien, son homologue s'est montré tout aussi tatillon et était très lent. Un lieu de camp entouré de superbes paysages a rapidement fait oublier le début de la journée.


Petit guetteur au bord du Palena

Le lendemain malheureusement une bien mauvaise nouvelle concernant la santé de la maman de Séverine est venue ternir le décor. Décision est prise de rentrer provisoirement au pays. Le jour-même nous avons commencé à faire route vers le nord direction Puerto Montt. Un grand trajet nous attendait jusqu'en Uruguay où nous avons décidé d'aller entreposer le bus.


Par chance, il restait de la place dans le ferry reliant Caleta Gonzalo à Hornopiren

A Puerto Montt, il a vraiment été nécessaire de changer les pneus. Impossible de rouler sur une grande distance avec l'état de ces derniers. Ils commençaient à se dépiauter! Avec, comme conséquence, des crevaisons à répétitions ces dernières semaines.


Un pneu en bout de course!

A la douane argentino-chilienne de Cardenal Samoré, cette fois-ci pas de nuit à passer sur place (cf récit Nord de la Patagonie argentine et chilienne), mais des douaniers pinailleurs. Petit éventail: Désinfection totale du matériel de pêche, bien qu'il n'ait pas été utilisé au Chili, ouvertures de nombreuses caisses ou encore une procédure différente des dernières fois pour les poilus.


Dernière petite balade matinale au Chili avant un moment

S'ensuivit une traversée quasi éclair de l'Argentine. Puis, pour rejoindre l'Uruguay, nous avons pris le buquebus, un ferry rapide qui dessert Buenos Aires et quelques villes en Uruguay de l'autre côté du majestueux rio de la Plata. Une des théories au sujet de son nom est que les Occidentaux lors des Grandes Découvertes croyaient que ce fleuve regorgeait de ce métal (plata = argent). Ils n'en ont jamais trouvé mais le nom est resté.


Avant-dernier matin en Argentine


Arrivée au soleil couchant à Colonia del Sacramento

Ensuite, il resta à finaliser l'entreposage du bus et organiser le retour en avion. Trois jours après, nous avions foulé le continent européen et étions de retour en Helvétie.



Suite au prochain épisode! Lausanne, le 10.10.2023