Réparation hasardeuse en Bolivie
Le lundi 20 juin, nous étions tout au nord de l'Argentine à La Quiaca pour passer la frontière avec la Bolivie. C'est dans cette bourgade que prend fin la mythique
route 40 qui traverse sur plus de 5000 km l'ouest de l'Argentine du nord au sud. Route, après deux voyages en Amérique du Sud, dont nous connaissons maintenant un certain
nombre de tronçons! A la douane, comme d'habitude avec les passages de frontière, ça a pris du temps! Le premier douanier argentin n'a d'abord pas compris que nous
voyagions avec notre véhicule. Donc, à la cahute suivante, ou plutôt au porte-à-cabine suivant, il nous manquait un papier. Il a fallu retourner en arrière.
Au contrôle du van par la douanière bolivienne, ça a été un non contrôle! Quand elle était à côté du véhicule, nous lui avons dit de faire attention pour pas que les chats
sortent. Nous étions alors sur le point d'ouvrir la porte latérale quand elle nous a dit "non non, n'ouvrez pas, les chats pourraient sortir!" Nous nous sommes
dits qu'elle avait trouvé la bonne excuse pour pouvoir, en cette fin d'après-midi froide et fort venteuse, retourner au chaud dans son porte-à-cabine! Trop drôle, nous
avons bien ri et ça nous a fait gagner un peu de temps. Finalement, après une ultime désinfection des pneus (!), nous étions à Villazon, la ville côté bolivien, après
environ 2h30 de démarches administratives.
Bivouac du premier jour en Bolivie
Nos cartes ne passant pas au bancomat, nous sommes allés dans une casa de cambio (bureau de change). Le jeune homme au comptoir conduisait le Mitsubishi que
nous avions repéré devant la boutique. Il a pu nous conseiller un garage où nous rendre. Villazon, nous connaissions déjà un peu en raison de notre premier passage en
2013, et nous avons rapidement remarqué les changements. De nouveaux bâtiments, une place centrale plus jolie, des rues refaites et asphaltées à de nombreux nouveaux
endroits, et l'étonnement s'est poursuivi en sortant de la ville pour aller camper, la route goudronnée continuait et, de ce qu'on nous a dit, elle est maintenant
goudronnée jusqu'à La Paz!
Le lendemain, direction le garage indiqué. Ils pouvaient commencer les réparations dès le lendemain en nous disant que les pièces, probablement un turbo et un
joint de culasse, seraient là sous 24-48 heures. C'était une bonne nouvelle. Ils nous ont proposé de choisir comme logement une pension proche du garage gérée par la femme
d'un des mécanos. C'était sommaire, sans chauffage, mais pour quelques jours, nous nous sommes dits que ça ferait l'affaire.
En plus du turbo et du joint de culasse bel et bien fichus, la culasse a dû être envoyée dans un atelier pour rectification. Les jours passaient et le turbo n'arrivait
toujours pas. Puis, il s'est avéré que celui attendu n'était pas le bon modèle et un autre a dû être commandé.
Début du démontage
Culasse retirée
Culasse rectifiée
Enfin le bon turbo!
Pendant que les mécanos réparaient Lucy, Benjamin s'est lancé dans la construction d'une nouvelle galerie. Il avait le temps de le faire et c'était plus simple que d'en trouver une adéquate. Et également plus solide que ce que nous pouvions trouver, puisque fabriquée avec du profilé métallique.
Galerie en cours de construction
La construction se précise
Galerie presque finie
Les dimanches, nous nous sommes baladés dans les marchés bigarrés de la cité. Profitant de fruits découverts lors du premier voyage et que nous nous réjouissions de remanger, comme les granadillas et les pacays. Au final, après deux semaines, tout était remonté mais le moteur ne tournait toujours pas très rond! Ils nous ont dit que c'était des problèmes de compression. Grosse déception car ils auraient dû le remarquer, ou nous le dire, nous ne savons pas, avant que tout ne soit remonté. Et de nous dire qu'ils pouvaient s'en occuper mais que ce serait compliqué avec les pièces de rechange. Nous n'avons pas voulu tenter le coup, la confiance était un peu rompue. C'est dommage car nous souhaitions aller plus loin en Bolivie pour rejoindre le Chili sans repasser par l'Argentine mais nous avons dû faire le choix de préserver le moteur. Sans compter que le visa de tourisme est de 30 jours en Bolivie et qu'il ne restait du coup plus énormément de temps pour sortir du pays. Nous avons donc repassé la douane à Villazon et choisi un itinéraire avec le moins de montées possibles pour arriver au Chili. Nous avons décidé de nous rendre à Antofagasta sur la côte nord du Chili où il y a un garage réputé auprès de nombreux voyageurs au long cours. Le passage de la frontière, bien qu'ayant pris du temps, comme à l'accoutumée, s'est déroulé sans encombre.
De temps en temps, un petit lavadero, dans la bonne humeur, ne fait pas de mal!
Suite au prochain épisode! Antofagasta, Chili, le 05.08.2022