Altiplano argentin et désert d'Atacama
Pour rejoindre le Chili depuis La Quiaca, nous sommes restés sur l'altiplano argentin, afin d'éviter un va-et-vient de montées et de descentes avec Lucy qui était mal en point. Il y a deux douanes dans la région, paso Sico et paso Jama. Nous avons choisi paso Sico car la route qui y mène grimpe moins que celle pour paso Jama. Elle monte jusqu'à un peu plus de 4200 mètres mais comme nous étions déjà à 3600 mètres, à vitesse modérée, sur quelques jours, ça a été pour le van. Nous avons partiellement suivi l'ancien tracé non goudronné de la route 40. Les paysages, composés principalement de puna, étaient très beaux, colorés, faits de montagnes, de lagunes et de salars.
Lieu de camp dans l'extrême nord argentin
Hauts plateaux argentins
Nous avons pu admirer de nombreuses vigognes, toujours autant élégantes, avec leur magnifique robe dorée, et des troupeaux de lamas, décorés de pompons de laine.
Vigognes
Vigognes
Lamas
Lamas
Près de Coranzuli, nous sommes allés à des thermes. C'était drôle, il a d'abord fallu au village trouver qui avait la clé des thermes! Cela nous a pris plus de temps que, au final, la trempette express qui s'est ensuivie! L'endroit et les bassins étaient sympas et pittoresques mais la température de l'eau ne dépassait pas 20°C.
Termas de Coranzuli
Devant les termas de Coranzuli
Les soirs et nuits suivants, nous avons brûlé des calories! Avec la diminution de la concentration d'oxygène à cause de l'altitude, plus de 4000 mètres, le webasto (chauffage d'intérieur) ne voulait plus s'allumer. Les nuits étaient très froides et parfois venteuses. A tel point qu'un matin une bouteille d'eau (1.5l) laissée à l'avant était entièrement congelée! Heureusement que nous avons des duvets chauds et que la région est très ensoleillée, alors nous attendions les matins avec impatience. Les petits ruisseaux restaient gelés presque toute la journée.
Puna argentine
Puna austère et roches colorées
Vers le salar de Oloroz, les éléments se sont déchaînés. La force du vent a déclenché une tempête de sable d'une grande vigueur. Nous n'avons presque pas vu ce salar et le pare-brise a été poncé. Avec pour conséquence que la visibilité à travers ce dernier a, depuis cet épisode, un peu diminué.
La tempête de sable en question
Le dernier soir en Argentine, nous avons, une fois de plus, vu combien la solidarité existe dans ces régions élévées, arides, reculées et inhospitalières. Au lieu de camp, bien à l'écart d'une petite piste, nous avons, tout d'un coup, entendu des voix qui se rapprochaient. Le policier du coin, accompagné de trois accolytes, sont arrivés. Ils avaient repéré les lumières et venaient voir si tout allait bien, pensant que nous avions un problème. Ils avaient emporté avec eux un thermos de café. Une discussion, accompagnée de cacahuètes fort appréciées, s'est engagée. Nous étions gênés, ils s'étaient déplacés dans ce froid mordant alors que nous n'étions pas en difficulté.
Jolie perspective
Les environs du dernier lieu de camp argentin
Parcourez l'altiplano argentin entre La Quiaca et Paso Sico
Le lendemain, à la douane, les officiers argentins nous ont accueillis avec une chaleureuse poignée de mains et les formalités ont été rapidement liquidées, en une petite demie-heure, dans la bonne humeur, nous demandant même si nous souhaitions faire le plein de nos réservoirs d'eau (!). Nous nous sommes étonnés que leurs collègues chiliens ne viennent pas nous voir et pour cause ils n'étaient pas là. En fait, la douane chilienne n'était ouverte que pour les camions et la paperasse se fait à San Pedro de Atacama. Alors, les douaniers argentins nous ont dit d'aller à San Pedro de Atacama pour l'entrée sur le territoire chilien. C'est à plus de deux cents kilomètres!
Peu avant la frontière
Bienvenido en Chile
Du côté chilien, les montagnes étaient davantage enneigées.
Pas très loin de la frontière chilienne, avec pour seules spectatrices de notre passage des vigognes
Cette région fait partie du désert d'Atacama. Immense désert s'étendant des côtes du nord du Chili et du sud du Pérou jusqu'à la Cordillère des Andes. A mesure de se rapprocher de San Pedro de Atacama, la végétation s'est faite de plus en rare jusqu'à ce qu'il n'y en ait plus du tout. Certaines zones ne recevant pas de pluie pendant des années. Cela donne une sensation de désolation, de vide, un monde sans vie. Avec des endroits battus par les vents sans rien pour les arrêter.
Le mot désert prend tout son sens
Aux douanes à San Pedro de Atacama, ça n'a pas été simple. Ils ont commencé par ne pas croire que nous étions passés par paso Sico en nous disant que nous étions entrés illégalement sur le territoire chilien! Le fait que les douanes argentines ne tamponnent plus les passeports mais envoient numériquement un avis d'entrée n'a rien arrangé. Après avoir pu télécharger ce document, ils se sont un peu calmés. Mais, pour la peine, nous ont fait un test antigénique pour le COVID. Une fois le test négatif, c'est l'agent du SAG (service agro-vétérinaire) qui s'est acharné sur nous à cause des chats. Il voulait un certificat de son homologue argentin. Papier que nous n'avions pas, son homologue à paso Sico s'étant contenté de regarder les passeports de nos deux compagnons à poils. Papier, qui plus est, qu'on nous a jamais fait à aucune autre douane. A force de parlementer, il a lâché l'affaire au bout de 45 minutes. Au final, il nous a fallu 2h30, et pas dans la joie et la bonne humeur!
Jusqu'à Antofagasta, ralliée sans faire de détours, le désert se poursuit. Terne, battu par les vents.
Suite au prochain épisode! Neuquén, Argentine, le 22.09.2022