Bienvenue au Chili et en Terre de Feu
Samedi 09 février. Après s'être remis en route, nous faisons un court arrêt à la ville de Rio Gallegos pour faire le plein et nous dirigeons vers la frontière chilienne. Quelques kilomètres avant celle-ci, nous nous arrêtons à la Laguna Azul, qui se trouve dans un ancien cratère de volcan.
La Laguna Azul
Nous faisons à dîner avec la fin des produits frais qu'il nous reste car la frontière ne peut pas être traversée avec ce type de produits. Lorsque nous arrivons à la douane (Monte Aymond), c'est un capharnaüm complet, plein de voitures sont arrêtées des deux côtés de la route. Au lieu de faire de même, nous continuons la route jusqu'à ce qu'un douanier nous indique un parking où nous mettre. Nous voyons une file de gens qui va jusqu'à l'extérieur du bâtiment. Nous remarquons une entrée de l'autre côté du bâtiment et allons voir par là. Nous tombons directement en plein milieu des premiers guichets. Nous sautons sur l'occasion et arrivons rapidement à accéder au premier guichet (argentin, sortie des personnes). Le douanier nous tamponne les passeports, nous fait remplir une petite feuille et nous remet une fiche avec six cases dont il tamponne la première.
Nous comprenons dès lors qu'il faudra encore obtenir cinq tampons supplémentaires! Puis, passage vers le douanier chilien (entrée des personnes), il tamponne nos passeports et fait le deuxième tampon sur la fiche. C'est ensuite au tour d'un nouveau douanier argentin qui s'occupe de la sortie du véhicule et de faire le troisième tampon sur notre fiche. Puis vient le tour d'un nouveau douanier chilien qui s'occupe de l'entrée du véhicule et de faire le quatrième tampon. Au poste cinq, personne! La douanière du poste six s'occupe des deux mais nous fait au préalable remplir un formulaire sur ce que nous apportons au Chili. Au moment où elle allait faire l'ultime tampon sur la fiche que nous lui avions donnée, cette gourde l'a égarée.
Nous sommes bons pour repasser tous les postes! Nous arrivons pour finir à les refaire assez rapidement en jouant des coudes et en repassant chez les mêmes douaniers que nous avions précédemment eus. Ouf! Et alors au poste six, elle nous fait l'ultime tampon. Il ne nous reste plus qu'à passer au point de contrôle du véhicule à l'extérieur! Nous nous mettons alors dans la file. Nous montrons au douanier notre armoire à nourriture et le frigo qui est vide et il nous laisse passer.
Quelques kilomètres après la frontière, nous rencontrons deux cyclistes. Le monde est vraiment petit. Il s'agit de deux Vaudois dont un de nos amis (Dédé) nous a parlé. Ils sont en train de terminer leur voyage qu'ils ont commencé en Alaska (www.lego-voyageurs.ch). Nous prenons avec eux un peu plus loin le ferry qui permet d'accéder à la Terre de Feu.
Le ferry qui nous amène en Terre de Feu
Avec les Lego Voyageurs
Ils restent à l'arrivée du ferry et nous allons jusqu'au village suivant, Cerro Sombrero. Nous faisons quelques menus achats à la seule échope guère achalandée qu'il y a (et à 100km à la ronde!) et passons la nuit un petit peu plus loin.
Le lendemain, nous longeons la Bahia Inutil. Nous passons devant une plage privée où il y a des manchots royaux mais les tarifs sont prohibitifs, nous y renonçons et les apercevons de très loin aux jumelles.
La Bahia Inutil
Sur la route, il est manifeste que l'endroit est très venteux, les arbres en témoignent.
La preuve d'une zone très venteuse
Nous croisons également des séries de guanacos.
Des guanacos chiliens
Puis, nous poursuivons jusqu'au petit poste frontière de Bellavista. Du côté chilien, il y a trois baraquements qui se courent après. Ce n'est pas une grande douane comme à Monte Aymond. Un autre véhicule seulement est là, des locaux qui nous demandent quand nous faisons les tampons de les aider à passer le rio. Nous ne comprenons pas sur le moment ce qu'ils veulent. Le douanier alors nous explique qu'un peu plus loin un rio fait la frontière et qu'il faut passer à gué! Les formalités faites, nous prenons à bord la petite famille, le véhicule qui les a amenés repartant au Chili. Le père va travailler dans une estancia côté argentin. Nous passons le rio sur les conseils du bonhomme qui nous indique où il faut traverser. Nous les déposons juste avant la douane argentine, qui ne comporte aussi que quelques baraquements. Formalités également facilement faites, il ne contrôlent même pas le bus! Nous nous arrêtons un peu plus loin pour passer la nuit.
Le lundi, nous allons à Rio Grande faire les courses et tenter de se renseigner sur l'obtention du permis de pêche pour ce mythique rio (il en faut un spécial). Le bureau est fermé. Nous y repassons plusieurs fois voir s'il a ouvert. Puis, nous finissons par apprendre que c'est férié, et le lendemain aussi! Nous poursuivons dès lors notre route jusqu'à Ushuaia. Le dernier bout, malgré des paysages semblant beaux, nous n'y voyons pas grand chose, il pleut. Arrivés à Ushuaia, il pleut toujours et il fait froid. Nous passons la nuit sur un parking proche du port.
Mardi 12, nous essayons de nous rendre au bout de la route 3 mais nous retrouvons bloqués à l'entrée du parc national Tierra del Fuego, où il faudrait payer 85 pesos par personne. Pour aller voir la fin d'une route, c'est un peu cher! Nous allons à la place voir le départ du train du bout du monde. C'est un petit train historique (construit par des bagnards) dont un bout de ligne a été réhabilité. Il fait un petit parcours jusqu'à l'entrée du parc (attraction touristique très chère).
Le train du bout du monde, son bagnard du jour et sa gardienne
Puis au retour, petit passage à Ushuaia, avant de quitter cette ville remplie de monde.
Vue d'Ushuaia
Nous empruntons ensuite un ripio menant au bord du canal de Beagle. Le ripio passe d'abord à travers des forêts. Puis, nous débouchons sur le canal. L'endroit est superbe et peu fréquenté.
Une anse dans le canal de Beagle
Nous nous arrêtons pour la nuit sur un camping libre appartenant à une estancia.
Le lendemain, Benj pêche un moment le rio à côté du camp, puis nous continuons cette route le long du canal. C'est toujours aussi magnifique. Nous voyons en face l'île de Navarino et une série d'îles et d'îlots parsèment ce canal.
Vues du Canal de Beagle
Vues du Canal de Beagle et un petit oiseau bien familier (si un ornitho averti a une idée...)
Nous passons une nouvelle nuit le long de cette route.
Le jeudi 14, nous repartons en direction de Rio Grande. Sur la route, nous recroisons nos amis cyclistes de lego-voyageurs, ils sont presque au bout. Puis, petit arrêt à Tolhuin dans une boulangerie célèbre. Nous arrivons dans l'après-midi à Rio Grande. Arrêt au magasin de pêche pour acheter le permis, nous avions appris entre deux qu'il s'achetait ici (600 pesos pour les étrangers la semaine tout de même!), qui ne donne accès qu'à la partie basse du rio, le reste étant réservé à des estancias. Et départ au bord du rio. Les jours suivants, nous restons dans les environs du rio pour la pêche.
Le Rio Grande...
et ses truites
Le samedi soir, Benj rencontre un pêcheur, Francisco, qui nous invite chez lui manger et dormir. L'accueil est chalereux et nous passons la soirée à discuter pêche et du pays.
Francisco et Benj
Nous repartons de chez lui le lendemain matin et Benj profite encore de pêcher la journée avant de nous diriger vers la frontière. Bilan de ces jours de pêche, une dizaine de truites de mer dont les plus grosses avoisinnent les 55cm, et tout autant de décrochées. Il semble que ce ne soit pas une très bonne année, c'est très sec. Nous soupons le long de la piste les derniers produits frais avant de passer le frontière. Ce ne sera qu'une formalité, il est tard et ils nous connaissent déjà. Du côté chilien, cela se passe quasi dans le noir, ils n'allument même pas la lumière (de peur de faire sauter les plombs de la petite éolienne qui doit alimenter leur TV dans leur cahute?).
Lundi 18, nous allons à Porvenir en empruntant en partie la piste faite à l'aller. C'est la plus grande ville en Terre de Feu chilienne, moins de 5'000 habitants. Nous y réservons notre place pour le ferry du lendemain pour Punta Arenas, achetons le permis de pêche pour Benj au Chili et quelques denrées. Notre lieu de camp est à côté du parc en face de l'hôtel de ville dont un aimable employé nous donne le code pour le wifi mais ça rame, il n'est pas possible de faire une mise à jour comme nous l'espérions.
Porvenir
Suite au prochain épisode! Ensenada, le 09.03.2013