La Gaspésie
Jeudi 1er août, après une bonne nuit à dormir à nouveau dans notre bus, nous reprenons la route en direction de l'est. Nous faisons la pause de midi à une aire de pique-nique avec une jolie vue sur le St-Laurent. Nous tombons peu après sur un panneau qui nous rappelle bien chez nous!
Le St-Laurent déjà élargi et un panneau évocateur
En fin d'après-midi, nous atteignons la petite ville de Causapscal, en Gaspésie, le long de la rivière Matapédia. Nous nous arrêtons au magasin de pêche où Benj acquiert un droit d'accès pour pêcher le saumon les lendemain et surlendemain. Le permis saumon, il l'a déjà depuis sa sortie sur la Gouffre avec François, mais un droit d'accès journalier est requis sur chaque rivière à saumon. Le permis qu'il avait choisi est un permis remise à l'eau, ceci pour deux raisons principales. Primo, le saumon atlantique est menacé, il est donc mieux de relâcher ses prises pour le futur de cette espèce. Secundo, ce permis est moins cher, plus adapté au budget du voyage. Il a découvert cette pêche au saumon il y a quelques années lors d'un voyage en Scandinavie. Elle est difficile avec des résultats maigres mais le rêve de pouvoir en attraper un gros de plus de 15 ou 20 kg. Nous passons la nuit au bord de l'eau. Au cours des deux journées qui suivent, Benj parvient à faire un saumon. Il s'agit d'un grisle, ou madeleineau ici au Québec, un saumon qui est à sa première remontée. Le saumon atlantique pouvant remonter plusieurs fois pour frayer contrairement au saumon pacifique, qui meurt juste après.
La Matapédia et le saumon pêché
Dimanche, nous nous promenons sur une petite portion du sentier international des Appalaches qui traverse notamment la Gaspésie. Nous avons rapidement une agréable surprise, la forêt est remplie de petits cèpes. Ni une ni deux, le couteau suisse est dégaîné! Avec les chanterelles déjà ramassées la veille au bord de la rivière qui attendent au frigo, nous avons de quoi cuisiner de belles croûtes ce soir. Nous qui avons raté la saison des morilles et pas mangé de champignons (hormis quelques-uns de Paris) depuis notre départ, c'est un vrai plaisir.
De la forêt à l'assiette
Le lendemain, nous allons par la côte au village de Bonaventure. Il pleut jusqu'en fin d'après-midi. Benj prend un droit d'accès pour la rivière éponyme, très belle rivière aux eaux cristallines coulant dans une zone assez sauvage. Les deux jours suivants, il pêche. Le premier jour, en début de soirée, un joli saumon d'environ 80 cm / 6 kg est au rendez-vous.
La Bonaventure
Le deuxième jour, mercredi 7 août, jour de l'anniversaire de Benj, la matinée commence avec un premier saumon du même gabarit que celui de la veille puis se poursuit avec un autre, certainement un peu plus gros, mais décroché après une petite minute de combat. Dans l'après-midi, un deuxième saumon (un grisle) est pris, plus petit que les précédents, quelque 60 cm. Au crépuscule, il tient mais malheureusement décroche un gros saumon estimé à environ 1 mètre / 12 kg. Quelle belle journée d'anniversaire! Nous avons aussi eu la chance de voir furtivement un ours noir.
Les saumons de la Bonaventure et ...
son pêcheur à la mouche aguerri
En effet, ici seule la pêche à la mouche est autorisée. Benj a pêché principalement avec une canne à mouche à deux mains contrairement à la majorité des locaux qui pêchent traditionellement avec une canne à une main. Cette technique lui a certainement permis de tirer son épingle du jeu en lui permettant de lancer un peu plus loin et ainsi de couvrir des zones moins explorées. C'est d'ailleurs lors d'un stage dédié à l'apprentissage de cette technique que Benj a fait la connaissance de François (cf récit une attente interminable).
Le jour suivant, en regagnant la côte par les pistes qui longent la rivière, nous voyons plein de bolets qui sont malheureusement la plupart passés. Puis, nous nous rendons au village de Grande-Rivière où coule la rivière du même nom. Benj y acquiert un droit d'accès pour le lendemain. Nous remontons ensuite un bout la rivière et nous installons au bord pour la nuit. Au petit matin, il débute sa pêche. En fin de matinée, un poisson est raté.
La partie supérieure de la Grande-Rivière
Après avoir discuté un moment avec un local, nous descendons en sa compagnie sur la partie basse de la rivière. Ils n'y font rien, néanmoins Benj regrette de ne pas y être venu plus tôt, tant l'endroit est beau et laisse rêveur. Nous dormons sur place.
La partie inférieure
Réveil avec encore la pluie. En effet, il pleut depuis la veille au soir. Nous mettons les voiles en direction de Percé, célèbre en raison de son rocher percé. Le temps sur la côte est au beau et, en chemin, nous avons pu bénéficier d'une vue dégagée sur l'île Bonaventure.
Au large l'île de Bonaventure
Le rocher à Percé
Puis, après un rapide arrêt magasinage à Gaspé, nous refilons à l'intérieur des terres à la découverte de la réserve faunique des Chics-Chocs. Nous y arrivons en fin de journée. Dimanche 11 août, nous souhaitons nous y promener mais il n'y a pas de sentier de randonnée. Nous nous rabattons sur une petite piste perpendiculaire où nous voyons quelques traces d'orignal mais pas la bête. Nous nous consolons avec des champignons qui poussent à profusion. Puis, nous nous installons dans l'après-midi au bord d'un petit ruisseau. C'est l'occasion de faire un feu et manger les champignons cueillis!
En balade dans la réserve des Chics-Chocs
Le lendemain, après le petit-déjeûner, nous regagnons la côte et nous rendons à Matane. Nous profitons pour faire quelques achats et le plein. Nous allons ensuite au débarcadère réserver le traversier (ferry) pour le lendemain pour Baie Comeau de l'autre côté du golfe du St-Laurent. De fait, c'est moins long et dispendieux que de retourner à Québec pour passer de l'autre côté du golfe. Une fois la réservation effectuée, nous nous rendons à la réserve faunique de Matane. Nous tentons de voir des orignaux à différentes vasières, petits ruisseaux en forêt qu'ils affectionnent tout particulièrement car riches en minéraux. Hélas, bien que cette réserve recèle la plus grande concentration d'orignaux du Québec, nous ne voyons que des traces.
Sur la piste de l'orignal qui nous pose un lièvre!
Le jour suivant, nous nous baladons avant de retourner dans l'après-midi à Matane pour prendre le traversier. Le trajet dure presque 2h30. Arrivés à Baie Comeau, nous trouvons rapidement, après avoir passé la ville, un endroit pour la nuit.
Lors de cette étape en Gaspésie, nous avons vu comment beaucoup de Canadiens envisagent le camping en roulotte souvent démesurée.
Dans des appartements roulants, parfois tractant même un 4X4 à l'arrière!
Nous avons fait davantage connaissance avec toutes sortes de petits vampires: les maringouins (moustiques), les mouches noires (petites mouches de 3-4 mm partant avec un bout de peau et s'enfilant même sous les vêtements), les mouches à chevreuil (sorte de taon) et les brûlots (micros moucherons passant même à travers une moustiquaire et donnant une sensation de brûlure). Heureusement, nous sommes équipés de divers sprays et surtout d'une arme redoutable, la raquette électrique, achetée aux Antilles, et les dégommons, tels des Federer, en revers, coups droit et smashs! Ce qui ne nous a pas empêchés de quand même nous faire dévorer. Nous nous soignons de l'intérieur à grandes lampées de sirop et de beurre d'érable (plus concentré que le sirop et donc pâteux).
La raquette foudroyante et la "médication"
Suite au prochain épisode! Fort Nelson, Colombie-Britannique, le 06.09.2013